The Unburdening
Comme aile d’albatros sur les mers
Et qui vient sous un vent vif
Délesté des œuvres mortes;
Et cette femme qui est passée—à peine un visage
Une silhouette en avant
Le verbe réitérant comme un oracle
Et l’étonnement d’un enfant au sortir
d’une bacchanale
(“comment voulez-vous,
Ils ont toujours été sur le pont
Et nous dans les soutes”.)
Un chien soufflé comme un verre de Murano
Gueule troussée, langue rose prise
Entre des dents très chastes
Décompose son corps.
Le vent en bourrasques et les prunes
D’un vert sombre et infaillible répandues dans l’air—
Écritures et figures gothiques
Dans l’air là.
On a beau dire, les baumes n’y feront rien.
Il faut aller aux racines.
*
Des voix de derrière le temps
Qui s’assourdissent en un murmure,
Comme tout ce qui surgit
Et s’effiloche
Lors nous n’y sommes pour rien:
Souffle sur la face de la terre, sourd
Dans son tréfonds
Et qui monte comme un remugle
De l’océan depuis l’averse.
O, l’espace d’une vie, nous croire inéluctable
Et infondu
Et à l’abri de la calcination!
Ici, on ne voit pas ailleurs,
Ici on ne voit rien
Tout ce qui va s’émiettant;
Et la rumeur des morts,
Que nous avions cru calfatée
Dans les ossuaires;
Seul existe le présent
Et cet oiseau fébrile
Qui fait commerce de brindilles sèches.
*
C’est l’ordre du monde
A présent
Depuis qu’ils ont levé l’arcane.
Bouleversé le royaume des Noms:
Tout est même.
Le canon ne tonne plus en avant
Il n’y a plus guère de récalcitrants.
Les voix qui nous parlent
Sont des voix de bucranes.
Like the wing of an albatross borne
Across seas on a swift wind
Rid of history’s sediments,
That woman rushing by—just a face
A silhouette
Repeating herself like an oracle
And a child’s astonishment in leaving
a bacchanal
(“What did you expect?
They were always on deck,
With us chained below.”)
A dog blown like Murano glass
Snout in a grimace, pink tongue hanging
Between the chaste teeth
Body decaying.
The gusting wind and deep green
plums tossed about on the tree—
Gothic writing and figures
In the air.
Well said: balms are useless.
We must go to the roots.
*
Voices from behind time
That die away to murmurs,
Like everything arising
And unraveling
While we stand there, useless:
Breathe on the face of the earth
And her muffled depths
Rise like the ocean’s
Decay after a downpour.
Oh, the space of a life, which we believe inevitable,
Solid,
Immune to calcination—
Here, we see nowhere else,
We see nothing
Everything that works is crumbling;
The hum of the dead,
Whom we thought were mummified
In their tombs;
Only the present exists
And this feverish bird
Trading dry twigs.
*
It’s how the world is
Now
Since they took away th’arcane.
Kingdom of names upended:
Everything the same.
The canon ahead thunders no more
Few are left who resist.
The voices we hear
Are those of bucranes.
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Monchoachi. “L’espère-geste” from L’epère-geste. Sens: Obsidiane, 2002.
